Répondre à cette question est au cœur de nos missions sites et sols pollués.
Cela permet de définir la stratégie de dépollution d’un site et de déterminer le coût des travaux associés, étapes essentielles avant de lancer un chantier.
L’approche « Pollution concentrée », consacrée par la mise à jour de la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués d’avril 2017, a révolutionné la pratique en proposant une démarche pragmatique de définition d’objectifs de dépollution partagés entre tous les acteurs.
Les équipes sites et sols pollués d’Antea Group se sont approprié ces nouveaux outils (observation de terrain, méthode d’interprétation cartographique, bilan massique, interprétation statistique ou géostatistique) et les mettent en œuvre sur la majorité de nos projets.
Un exemple d'application concluante
Ce fut le cas sur cette ancienne concession automobile où nous étions missionnés pour réaliser un plan de gestion d’une pollution générée par une fuite sur une ancienne cuve de récupération d’huile usagée. À l’issue de plusieurs campagnes de diagnostic de sol, eaux souterraines et gaz du sol, l’approche « pollution concentrée » a été employée en réalisant des observations organoleptiques sur site, une interprétation statistique et une interprétation cartographique, ce qui nous a servi à définir un objectif de dépollution pour les hydrocarbures de 3000 mg/kg.
Avec ce seuil de coupure, le traitement de 10 % du volume de sol impacté permettait de traiter 72 % de la masse totale d’huile présente dans le sous-sol du site, confirmant ainsi le principe empirique de Pareto. Il ne restait plus qu’à sélectionner et dimensionner les techniques de dépollution présentant le meilleur bilan coûts/avantages : excavation et élimination hors site pour les sols jusqu’à 4 mètres, puis désorption thermique in situ jusqu’à 7 mètres, pompage/écrémage de la phase flottante et enfin, lissage par injection d’O2 dissous en nappe. La désorption thermique consiste à chauffer les sols. Compte tenu de la nature des polluants du projet cité, cela pouvait être réalisé en portant les sols jusqu’à 400°C. Cette technique nous a déjà valu d’atteindre des abattements supérieurs à 90 % sur des hydrocarbures lourds. Une injection d’oxygène est ensuite réalisée à l’aide de diffuseurs d’air pour stimuler la dégradation aérobie des hydrocarbures dissous restant après la phase de récupération/désorption du flottant. L’ensemble de ces actions coûte environ 1 million d’euros.
“La désorption thermique consiste à chauffer les sols. L’ensemble de ces actions coûte environ 1 million d’euros.”
Une approche adaptée aux projets d'envergure
Bien sûr, cette démarche n’est pas applicable sur tous les sites. Les enjeux doivent justifier l’acquisition d’un nombre de données suffisant pour des interprétations statistiques. On considère qu’il faut disposer d’au moins 20 sondages et d’une centaine d’analyses avant de le faire. Mais lorsque l’exercice est possible, la méthode apporte des éléments factuels de comparaison entre différents scénarios et fiabilise les propositions de travaux de dépollution.
Une approche reproductible que nous intégrons dès les premiers échanges avec les Maîtres d’Ouvrage lorsque la question d’une dépollution est posée.